Cet ouvrage n’est pas un roman, puisque les faits qu’il rapporte sont trop réels pour laisser libre cours à la rêverie et à l’imagination. Il ne saurait non plus être un essai historique, puisque les événements qui y sont relatés ont été recueillis çà et là, autant dans des écrits spécialisés que dans des journaux, sur l’Internet, à la radio, de bouche à oreille, sans compter une foule d’anecdotes récoltées auprès de diverses sources. En d’autres mots, les données rapportées ne proviennent pas toutes de souches documentées et rigoureusement certifiées. De plus, pour faciliter la lecture et ventiler les textes, les renvois et les références ont été omis, ce qui éloigne encore l’ouvrage d’une thèse scientifique. Alors, s’agit-il d’une production à caractère institutionnel financée soit par l’État, soit par des organisations locales ou internationales en vue de vendre un pays en panne d’images positives? Non, ce n’est nullement le cas!

Ce livre est une initiative personnelle, entreprise par l’auteur au nom de tous ses compatriotes estimés à plus d’une douzaine de millions de personnes, dont la majorité est regroupée sur la petite portion d’île qu’est Haïti et le restant, diasporique, circulant d’un point à un autre dans le vaste village qu’est le monde. Sans retenue aucune, il ressuscite plus d’une centaine de millions d’âmes en les extirpant de l’au-delà, et ce, à partir du débarquement des premiers captifs de la Traite négrière d’il y a plus de cinq siècles, pour les faire djayi (danser) ce vaksin (valse à l’haïtienne) dans l’espace de ce moment mythique. Ainsi, avec l’appui des douze millions de vivants et de la centaine de millions de revenants, l’auteur prend acte et décerne solennellement un satisfecit à tous les pays, aux institutions et aux organisations qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à l’édification de la première république noire libre du monde. En même temps, il salue dans un tableau d’honneur et de mérite 1372 écrivains, musiciens, peintres, sportifs et autres créateurs pour leur touche originale à la « Statue de la Mère patrie ».

L’œuvre marquée au « plus-que-pluriel », faite de mots, de couleurs et de beaucoup d’émotions, comporte deux volets. Le premier contient une description du fait haïtien, selon les événements et les phénomènes qui ont marqué son histoire. Cette partie est destinée à tous ceux qui désirent découvrir ce pays autrement que par les nouvelles frôlant le sensationnalisme, et surtout aux jeunes exposés à des images violemment négatives d’Haïti et du peuple haïtien. Une telle projection de « choses vues, entendues, ressenties et vécues » traduit un besoin presque inconscient pour l’auteur d’arrêter le film du quotidien haïtien pour le ramener à un présent plus gratifiant où toutes les séquences mémorables de son histoire et de sa culture remonteraient à la surface! Le second volet est un acte de reconnaissance magnifiant ceux qui ont fourni leur quote-part en vue de faire de ce pays ce qu’il est aujourd’hui. En assumant un tel dessein dans le court temps qui lui est prêté, l’auteur veut « dire merci, puis mourir » pour son Haïti chérie qui l’a vu naître et qu’il porte dans son cœur.